MSF s'efforce de réduire les émissions de carbone pour contribuer à préserver la santé des plus vulnérables

La crise climatique n’est pas une menace qui concerne l’avenir. Elle est là aujourd’hui et a un impact dramatique sur la santé et le bien-être des populations du monde entier.

Si des mesures d’atténuation à grande échelle ne sont pas prises immédiatement par l’ensemble de la société, les conséquences de l’urgence climatique impacteront de plus en plus la santé des personnes. Parmi ces conséquences figurent des phénomènes météorologiques extrêmes et l’évolution des maladies mortelles telles que le paludisme, la dengue et le choléra. Les sécheresses, les inondations, les proliférations d’insectes et l’évolution des précipitations peuvent mettre en péril la production alimentaire et les moyens de subsistance des populations.

Comment allons-nous atteindre cet objectif ambitieux ?

Dans de nombreux endroits du monde, les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) répondent aux répercussions sanitaires et humanitaires liées au changement climatique et à la dégradation de l’environnement. Beaucoup de ces lieux se trouvent dans les pays considérés comme les plus exposés aux effets du changement climatique.

Présence de MSF OCG 2022 – Indice pays ND-GAIN, indice qui résume la vulnérabilité d’un pays au changement climatique et à d’autres défis mondiaux, en combinaison avec sa capacité à améliorer sa résilience.

Les urgences sanitaires auxquelles nous répondons déjà dans ces zones critiques vont se multiplier et s’aggraver avec l’accélération de la crise climatique, exacerbant les situations humanitaires.

Une proportion significative des problèmes de santé gérés dans les programmes MSF aujourd’hui sont des maladies qui ont une corrélation avec le climat et la plupart d’entre elles devraient augmenter avec le temps.

Réduire nos émissions

En tant qu’organisation humanitaire médicale, nous répondons aux conséquences sanitaires et humanitaires générées ou aggravées par les émissions de carbone. Mais d’autre part, nous sommes également conscients que nous contribuons à ces émissions dans le cadre de nos activités. Et nous ne pouvons ignorer cette réalité.

C’est pourquoi nous nous sommes engagés à réduire notre impact en fixant, dès décembre 2021, un objectif de réduction des émissions de carbone, d’au moins 50 % par rapport aux niveaux de 2019 d’ici 2030. Avec cet objectif, nous souhaitons travailler à notre décarbonisation, en alignant MSF sur les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat qui visent à limiter le réchauffement climatique en dessous de deux degrés Celsius.

Avec cette ambition, nous avons rejoint les près de 200 organisations humanitaires qui ont signé la Charte sur le climat et l’environnement pour les organisations humanitaires.

En tant qu’organisation médicale d’urgence, notre priorité sera toujours de fournir une assistance rapide aux personnes se trouvant dans certains des endroits les plus reculés du monde. Mais nous devons trouver un moyen d’y parvenir tout en minimisant notre empreinte environnementale.

 

Notre empreinte carbone

 

MSF a mesuré l’empreinte carbone de notre centre opérationnel à Genève et de nos missions sur le terrain et elle est estimée à 68 766 tonnes de CO2, calculée pour l’année 2019. Elle quantifie les sources d’émissions de gaz à effet de serre dont nous sommes responsables, y compris les émissions directes et indirectes.

Lire le rapport complet sur notre empreinte carbone

Notre feuille de route pour la décarbonisation

Nous nous sommes associés au Climate Action Accelerator pour concevoir une feuille de route de décarbonisation adaptée à la réalité de nos activités médicales humanitaires. Cette feuille de route comporte 32 solutions qui nous aideront à réduire de moitié nos émissions de carbone d’ici 2030 et à diminuer notre impact sur les environnements locaux.

Nous allons concentrer nos efforts sur la mise en œuvre des solutions qui ont le plus grand impact sur la réduction des émissions de carbone :

Solutions clés à mettre en œuvre. Les pourcentages indiqués correspondent à l’impact de chaque solution en termes de réduction afin de contribuer à réduire de 50 % nos émissions d’ici à 2030. Les effets structurels comptent pour 17 pour cent supplémentaires.

Les domaines clés des activités visant à réduire les émissions :

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Les déplacements :

Les voyages sont la plus grande source d’émissions avec 28% des émissions totales ; les voyages en avion représentent environ 70% des émissions dans cette catégorie. Nous aurons toujours besoin d’envoyer du personnel sur nos projets de terrain, mais nous pouvons réduire considérablement nos émissions en consolidant notre politique de voyage. Nous allons, par exemple, revoir où et comment nous organisons la formation de notre personnel et comment nous nous déplaçons pour les réunions et les forums internationaux.

Globalement, il s’agit de donner la priorité aux voyages aériens essentiels et de réduire les voyages aériens non essentiels. Parallèlement, nous allons également optimiser la taille de notre parc automobile, sa composition et nos déplacements en voiture afin de réduire de 40 % la consommation de carburant de nos véhicules d’ici 2030. Cela signifie utiliser des véhicules qui émettent moins lorsque c’est possible et former tous les conducteurs de MSF à une conduite qui consomme moins de carburant et a moins d’impact sur l’environnement.

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Fret

La gestion des activités médicales nécessite l’expédition de quantités considérables de matériel médical et non médical vers différents endroits du monde. Le fret représente donc 8 % de notre empreinte totale. Nous nous efforcerons de réduire les émissions liées au fret en nous attachant à transporter moins et mieux. Cela signifie privilégier le transport maritime ou routier par rapport au transport aérien, plus polluant. Il est plus long d’expédier des marchandises par mer que par avion, mais en planifiant mieux nos commandes et notre consommation, nous pouvons limiter le fret aérien aux contextes essentiels et aux situations d’urgence. Nous pouvons également réduire les émissions en stockant du matériel dans des endroits stratégiques du monde, plus proches des pays où nous menons nos activités médicales.

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Achat de biens et de services

Les émissions liées au matériel et aux équipements que nous achetons pour mener nos activités médicales représentent environ la moitié de nos émissions. Pour réduire ces émissions, nous choisirons d’acheter des matériaux dont l’empreinte carbone est la plus faible et de faire appel à des fournisseurs qui s’efforcent également de réduire leur empreinte. Cela implique d’analyser la valeur carbone et le cycle de vie des produits que nous achetons, et d’inclure des critères répondant à certaines normes environnementales dans nos processus d’achat.

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Pratiques médicales

Le matériel et les équipements médicaux ou paramédicaux constituent une grande partie de nos achats et contribuent donc aussi considérablement à nos émissions. Ce matériel est primordial pour nos activités médicales et nous nous efforcerons d’identifier et de mettre en œuvre des solutions ayant un impact environnemental moindre tout en conservant leur efficacité et leur impact médical. Nous étudions la possibilité de passer à des matériaux médicaux alternatifs, comme l’utilisation d’articles en plastique recyclé, ou de gaz anesthésiants et d’inhalateurs ayant un potentiel de réchauffement moins élevé.

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Energie

MSF mène ses activités médicales dans des contextes où l’électricité est souvent peu fiable ou pas du tout disponible. Par conséquent, nous dépendons de l’utilisation de générateurs diesel pour alimenter nos hôpitaux et centres de santé. Pour réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, nous allons travailler à mieux contrôler et à réduire notre consommation d’énergie. Nous nous efforcerons également d’augmenter la part d’énergie renouvelable que nous utilisons. Par exemple, nous isolons nos pharmacies, nous optons pour des systèmes de refroidissement plus efficaces sur le plan énergétique et nous nous efforçons de réduire notre consommation d’énergie.

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Déchets

L’étape la plus importante vers une meilleure gestion des déchets est de ne pas en créer. Nous nous efforcerons d’éviter les déchets et d’en produire moins en réduisant notre utilisation d’articles médicaux et non médicaux à usage unique. Nous privilégierons plutôt les matériaux réutilisables et biodégradables. En outre, nous mettons en place des plans de gestion des déchets sur mesure dans les différents contextes dans lesquels nous travaillons afin d’identifier les filières de gestion des déchets appropriées qui favorisent le recyclage des matériaux ou le traitement sûr des déchets.

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Nos principaux engagements

Pour atteindre notre objectif, nous prenons les engagements suivants :

PROGRAMMES : nous tiendrons compte des risques et des conséquences climatiques et environnementaux dans l’analyse et la planification de tous nos programmes humanitaires médicaux d’ici 2025.

EMISSIONS : nous réduirons nos émissions de gaz à effet de serre de 50 % par rapport aux niveaux de 2019 d’ici 2030, sans acheter de compensations carbones.

ENERGIE : les émissions de carbone liées à l’énergie seront réduites de 45 % d’ici 2025 et de 70 % d’ici 2030 grâce à des efforts visant à limiter notre consommation et à augmenter la part des sources renouvelables dans l’énergie que nous utilisons.

CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT : d’ici 2025, la durabilité sera intégrée à l’ensemble de notre chaîne d’approvisionnement, en tant qu’exigence par défaut dans notre planification quotidienne, nos décisions et notre stratégie en matière d’approvisionnement et de transport. Les émissions liées à notre chaîne d’approvisionnement seront réduites de 55 % d’ici 2030 par rapport à 2019.

DÉCHETS : à partir de 2025, tous nos projets disposeront de plans de gestion des déchets efficaces pour réduire, recycler et éliminer les déchets de manière responsable. Les déchets que nous produisons seront réduits de 50 % d’ici 2030, notamment en limitant la consommation d’articles en plastique à usage unique.

PERSONNEL : nous veillons à ce que tous les membres de notre personnel comprennent les impacts environnementaux de notre action humanitaire et aient la possibilité de contribuer au changement nécessaire. Nous investissons dans la formation de notre personnel, en lui donnant les outils et les moyens d’agir.

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